MEDITATIONS pour la SEMAINE SAINTE

- Le JOUR de PÂQUES

Message pour la fête de Pâques en ce 11 avril 2020

Nous célébrons ce soir le cœur de notre vie de foi. Nous venons d’entendre l’annonce de la Résurrection faite par l’Ange aux femmes mais également celle proclamée dès l’ouverture de cette grande vigile retraçant l’Alliance Sainte du Peuple de Dieu en marche vers la Jérusalem céleste. Face à l’annonce de la Résurrection, nous sentons bien, comme les femmes, que nous sommes remplis de joie et d’une certaine crainte : joie immense de découvrir que le Christ que nous avons accompagné en ces Jours Saints, est ressuscité comme il l’avait annoncé mais également habités d’une crainte d’avoir à être dépositaires de ce témoignage qui dépasse le temps et l’espace. C’est pourquoi, il nous faut entendre les mots de l’ange puis du Ressuscité : « soyez sans crainte ! ».

De quelle manière allons-nous être témoins de la Résurrection ? L’événement, la réalité de la Résurrection, dépasse les tentatives d’explications qui pourraient arranger la pensée rationnelle de l’homme. En effet, Jésus est le Fils de Dieu, serviteur souffrant qui a offert sa vie, ressuscité par la puissance de Dieu comme il l’avait annoncé. Mais pour approfondir le mystère de notre foi, il nous faut redécouvrir l’histoire de l’alliance entre Dieu et l’humanité telle que nous venons de l’entendre où Dieu n’a cessé d’inviter l’homme à la vie, l’arrachant à la mort. Cette victoire finale, c’est celle que nous célébrons en ce Jour, inscrite dans ce témoignage d’une longue fidélité de Dieu à l’égard de l’homme depuis les origines jusqu’à nos jours et jusqu’à la fin des temps.

Cette fidélité ne cesse de nous rejoindre aujourd’hui dans les épreuves que nous vivons. Nous pensons particulièrement à celle que nous traversons actuellement alors que nous vivons cette pandémie du coronavirus. Beaucoup, parmi nous et autour de nous, vivent ces jours en portant le chagrin du décès, d’un de leurs proches. Beaucoup sont aussi habités par l’inquiétude de savoir une personne malade à cause du virus ou d’une autre maladie mais aussi par l’issue de cette épreuve difficile que nous vivons. En surmontant le vide que nous expérimentons, en poussant et en dépassant les portes du confinement, nous traversons ce passage pour y découvrir l’Espérance qui s’est ouverte au matin nouveau.

C’est pourquoi la rencontre du Ressuscité nous est précieuse en ces temps difficiles où nous expérimentons plus particulièrement notre fragilité, notre vulnérabilité. Elle nous invite à dépasser la nuit non seulement parce que la nuit se succède au jour mais aussi parce que la nuit de l’humanité est habitée de la lumière du Christ, celle que l’Église célèbre au matin de Pâques. En ces jours, comment ne pas penser à cette image qui nous a tous marqués de l’incendie de Notre-Dame de Paris, alors que nous étions impuissants, l’an passé en voyant cet édifice, perle architecturale, joyau de l’histoire, de la culture, de notre nation, ravagé par les flammes. Aujourd’hui, cette cathédrale en reconstruction est certes vide de sa nef et encore habitée d’une charpente calcinée.

De cette allégorie, nous pensons à ce que nous vivons depuis quelques semaines : d’autres espaces se sont vidés, nos rues, nos espaces communs de vie… Ce vide n’épargne pas nos lieux de culte, d’une place Saint-Pierre de Rome déserte comme aujourd’hui où nos églises paroissiales célèbreront Pâques sans ses paroissiens. Si nous pouvons nous rejoindre par les outils de communication pour rester en lien, rien ne pourra remplacer l’Incarnation c’est-à-dire nos rencontres, nos rassemblements, notre présence vivifiante qui signifient l’Église. C’est précisément le Ressuscité que l’Église célèbre sur l’autel dans le sacrifice eucharistique. C’est ainsi que l’Église prend sens, se réalise et se manifeste concrètement en célébrant le mystère pascal à chaque messe.

Face à ce que nous vivons de manière inédite en cette fête de Pâques, nous ne pouvons pas vivre comme si rien ne s’était passé ; nous ne pouvons pas vivre sans consentir à la totalité du réel mais nous pouvons vivre parce que Dieu nous donne la vie, parce qu’il nous relève de la mort et parce qu’il nous appelle à vivre en Lui. C’est ainsi que la foi trouve son sens dans un langage mais aussi un visage intelligible dans les gestes que nous portons autour de nous, pour nos frères et en particulier à l’égard des plus petits et des plus pauvres. Les quelques initiatives paroissiales qui sont nées ces derniers temps, sont autant de manière de signifier concrètement notre communion.

Mais nous le savons, le Ressuscité à nos côtés ne peut nous décevoir car Dieu n’abandonne jamais l’humanité, il est toujours avec elle. Dans la foi, nous reconnaissons sa Présence dans l’écoute de sa Parole, dans la participation à sa vie, dans le service de la charité. C’est ainsi que la joie de Pâques nous donne de surmonter nos doutes, nos craintes, nos faiblesses, notre péché. Par le don de l’Esprit-Saint, sa présence nous édifie, nous fortifie dans notre intelligence, dans notre liberté, dans notre volonté pour véritablement choisir la Vie, celle de croire et de témoigner qu’il est Ressuscité « car il nous précède en Galilée ».

Frères et sœurs, parce que le Ressuscité nous appelle à vivre de cette Bonne Nouvelle de Pâques, parce que nous sommes en communion, soyons témoins de la miséricorde de Dieu qui ne cesse de se manifester par le don de sa Vie.
Belle fête de Pâques !

Père Emmanuel

- JOURNEE du LUNDI SAINT

Lisons ce passage de l’évangile de Saint Jean (Jn 8, 12-29)

Jésus leur parla : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n’est donc pas un vrai témoignage ». Jésus leur répondit : « Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais. Vous, vous jugez de façon purement humaine.
Moi, je ne juge personne. Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé. Or, il est écrit dans votre Loi que, s’il y a deux témoins, c’est un vrai témoignage. Moi, je suis à moi-même mon propre témoin, et le Père, qui m’a envoyé, témoigne aussi pour moi. »
Les pharisiens lui disaient : « Où est-il, ton père ? » Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »
Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue. Jésus leur dit
encore : « Je m’en vais ; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller. » Les Juifs disaient : « Veut-il donc se donner la mort, puisqu’il dit : “Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller” ? ».
Il leur répondit : « Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. En effet, si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. » Alors, ils lui demandaient : « Toi, qui es-tu ? » Jésus leur répondit : « Je n’ai pas cessé de vous le dire. À votre sujet, j’ai beaucoup à dire et à juger. D’ailleurs Celui qui m’a envoyé dit la vérité, et ce que j’ai entendu de lui, je le dis pour le monde. » Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père.
Jésus leur déclara : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. »

Méditation pour vivre la journée

Dans ce dialogue entre Jésus et les pharisiens, nous avons certainement une bonne indication, une lumière pour entrer dans cette Semaine Sainte, pour la faire nôtre même si nous la vivons de manière bien étrange cette année. Nous sommes invités à la vivre avec toute son intensité en nous associant aux offices grâce aux ondes, aux moyens de communication qui sont mis à notre disposition.

Nous pourrions être tentés de concevoir et de vivre la liturgie de la Semaine Sainte comme un spectacle, peut-être comme une représentation voire une figuration qui consisterait à reconstruire le drame de la Passion. Un certain nombre de film ou de mises en scène de la Passion l’ont fait. Nous comprenons bien que cette tentation ne peut que nous conduire à être des spectateurs (passifs) assistant jour après jour à la vie de Jésus des Rameaux à la Résurrection en passant par la Cène, l’arrestation, la mise en Croix et la mort du Seigneur.

Résumer la liturgie à un spectacle nous conduirait à contempler l’idée éternelle de Dieu et de son salut par une mise en scène, de manière statique. Or, l’évangile que nous venons d’entendre nous invite à aller au-delà. Quand Jésus parle aux foules qui l’interrogent et qui veulent savoir qui Il est, Il leur dit qu’il ne peut pas être l’objet simplement d’un regard. La liturgie de la Semaine Sainte nous propose d’aller au-delà de l’évènement de la vie de Jésus : au-delà du simple voir pour entrer dans le croire, dans l’acte de foi. C’est d’ailleurs un des points caractéristiques de l’évangile johannique qui nous fait associer le voir et le croire pour parler de la foi (cf. les récits de la Résurrection par exemple).

Tout le mystère de la vie de Jésus, c’est de nous faire entrer dans l’acte de foi qui origine notre propre vie. En prenant le visage de la foi, le mystère que la liturgie nous propose au cours de ces Jours Saints nous invite à une réponse libre, confiante. En effet, l’acte de foi nous propose une démarche, un mouvement, une attitude dynamique. Il s’agit d’entrer dans ce mouvement par lequel le Christ vient du Père, en ce monde (abaissement) pour retourner vers son Père (glorification) que nous entendions hier avec la lettre aux Philippiens.
Voilà ce à quoi nous propose la liturgie de la Semaine Sainte. Elle veut éveiller notre regard sur l’origine (notre origine), sur l’auteur de toute chose (Dieu) ; éveiller notre regard sur Celui qui a accepté d’embrasser notre condition humaine en portant le poids du péché pour nous conduire à Dieu. Celui qui nous montre le chemin vers le Père prend un visage. Il se donne à voir, non pour se donner en spectacle mais pour nous tourner vers le Père. Depuis le Prologue où le Verbe se donne à entendre et à voir en prenant notre condition, notre existence, il accepte et endosse pleinement notre vie.

En appelant des disciples à sa suite, il les entraine, les conduit vers le Père.
Pour nous la Semaine Sainte, ce n’est pas seulement un moment où nous pensons un peu plus à la Passion et à la Résurrection du Christ, c’est le moment de nous interroger profondément sur notre humanité c’est-à-dire entrer dans la question du but et de la destinée de notre vie personnelle et de notre existence. Il s’agit d’accepter de vivre grâce à Celui qui vient éclairer et donner sens au mystère de notre foi, Celui qui rend témoignage à la Vérité en nous dévoilant le visage de Dieu lui-même pour nous conduire à la Joie Pascale.
Laissons-nous toucher par la personne du Christ tout au long de cette semaine, afin d’entrer dans le regard de la foi.

P. Emmanuel

- JOURNEE du MARDI SAINT

Lisons ce passage de l’évangile de Saint Jean (Jn 12, 20-33)

Il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus.
Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.
Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! »
Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. »
Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.

Méditation pour vivre la journée

Que faut-il faire pour savoir ? Enquêter sur la vérité des faits et des événements ? Est-ce notre vue ? Est-ce notre ouïe ?
L’évangile d’aujourd’hui nous rapporte que des grecs demandent à « voir » Jésus. La vérité se laisse-t-elle entendre ou voir  ?

Je pense à cette expérience des paroles que l’on pourrait déformer… Vous avez tous fait ce jeu du « téléphone arabe » : il s’agit de répéter une phrase à un autre jusqu’à la fin de la chaîne. Or, bien souvent, cela ne veut plus rien dire. Autrement dit, la parole aurait cette tentation de déformer la vérité. Ainsi, la demande des grecs paraît donc légitime : préférer la vue. Peut-être, est-ce également notre désir pour garantir la vérité à 100 %.

Avec cet évangile, on pourrait en conclure qu’il vaut mieux voir pour déterminer

l’origine exacte de cette voix quand la voix du Père se fait entendre et qu’il glorifie le Fils. Qui parle véritablement : un ange ? un songe ? Pour autant, nous nous rendons rapidement compte que les récits de la Passion viennent démentir cette évidence. En effet, en voyant Jésus, les hommes seront incapables de comprendre qui Il est. Comment imaginer cet homme sur la croix qu’il est le Fils de Dieu, qu’il est le Messie, qu’il est le Roi ? C’est d’ailleurs cette ambiguïté de la foule qui acclame Jésus et qui le rejette comme l’effet d’un boomerang qui peut nous atteindre…

Oui, nous sommes tentés par le voir et le donner à voir même si l’actualité sanitaire ne nous permet plus de nous voir concrètement, physiquement. Il me semble que l’évangile nous invite aussi à entrer dans ce désir de nous mettre à l’écoute. Or le chrétien, c’est bien souvent celui qui est écartelé entre une parole, source de promesse et une vision du monde désenchantée. Face au désespoir, face au doute, face aux interrogations, où est Dieu ?
Cette semaine nous invite à découvrir qu’au cœur de ce que nous vivons, au cœur de notre monde, il y a toujours cette voix du Père pour chacun de nous, cette voix de promesse de glorification au cœur de la Passion.

Laissons-nous toucher par ce que le Christ nous donne de voir autour de nous, par ses Paroles qui sont promesses pour chacun de nous.

P. Emmanuel

- JOURNEE du MERCREDI SAINT

MEDITATIONS POUR VIVRE LA SEMAINE SAINTE - JOURNEE DU MERCERDI SAINT

Lisons ce passage de l’évangile de Saint Jean (Jn 13, 21-28)

Après avoir ainsi parlé, Jésus fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? »

Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt.
Or il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs :
“Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois.

Méditation pour vivre la journée

Autour de la table de la Cène, nous trouvons immédiatement auprès de Jésus, le disciple que Jésus aimait, Jean. Et puis, nous avons Simon-Pierre et Judas. Trois disciples, trois attitudes différentes face à la communion que Jésus va demander à ses disciples pour aller jusqu’au bout.

  • La première réaction, c’est celle de Jean. Il repose sur le cœur de Jésus, dans une communion presque parfaite, totale, communion dans l’intimité du Christ. L’autre attitude, celle de Jésus. Jésus va l’inviter, une dernière fois, à rentrer par un geste, dans la communion qu’il propose.
    Dans son cœur, il hésite : soupçon qui n’est pas encore trahison mais qui est comme un refus d’aller jusqu’au bout de cette arrestation, de cette souffrance que le Christ a annoncée plusieurs fois.
  • Le péché qui prend naissance dans le cœur de Judas, le mène à la trahison, au désespoir : péché contre la communion.
    Ainsi, le péché a comme deux caractères décrits par le disciple que Jésus aimait : le premier, c’est qu’il est rupture de communion, refus d’être en intimité avec Dieu et il ne se met en action que dans le cas d’une liberté humaine.
    L’évangéliste précise bien que Judas « a décidé » après la bouchée, de trahir Jésus.
  • La troisième attitude, c’est celle de Pierre. Contrairement à l’intimité paisible de Jean ou au refus plénier de Judas, Pierre avance avec sa propre force humaine et dit au Seigneur qu’il le suivra jusqu’au bout. Or, le Christ lui annonce ce reniement, par trois fois de son appartenance au groupe des disciples.
    Nous avons ici le dernier tableau dramatique qui annonce la Passion, la mise au tombeau et la Pâque que nous allons célébrer. La force humaine du disciple Pierre n’est pas suffisante pour entrer dans la volonté de communion. Le soupçon nous ferait comparaître parmi les traitres.

Par contre, le fait de reposer dans le cœur du Christ nous assure de recevoir de Lui, la grâce nécessaire pour rester en communion et être sauvés par lui. Ainsi, pour chacun de nous, le Salut réside dans l’acceptation de l’amour gratuit du Seigneur qui pardonne tout ce qui nous écarte de lui. Le salut offert, consiste à comprendre que le pardon et la relation à Dieu est toujours possible. Ainsi, « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tm 2, 4).
Le drame de Judas fut d’avoir désespéré de lui-même croyant être indigne d’être aimé sans aucune condition… pas même le reproche de l’infidélité. Pierre, au contraire, se laissa aimer même après le reniement.
Petit geste simple pour habiter cette attitude de chercher à demeurer avec le Christ, de vivre la communion : après le regard, l’écoute… en référence avec la Messe Chrismale qui va être célébrée ce soir à 18h10 par notre évêque à la Cathédrale Saint-Maurice (Vidéo, depuis la Cathédrale Saint-Maurice, messes présidées par Monseigneur Emmanuel Delmas, évêque d’Angers) accepter de me laisser aimer pour respirer de la bonne odeur de la présence du parfum de l’amour.

P. Emmanuel

- JOURNEE du JEUDI SAINT

MEDITATIONS POUR VIVRE LA SEMAINE SAINTE - JOURNEE DU JEUDI SAINT

Lisons ce passage de l’évangile de Saint Jean (Jn 13, 1-15)

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin.

Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »

Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. » Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis.

Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.

Méditation pour vivre la journée

La veille de sa passion, le Seigneur Jésus a accompli deux gestes qui, depuis lors, habitent la mémoire de l’Eglise : le lavement des pieds et la fraction du pain. Deux gestes inséparables, l’un et l’autre accompagnés de paroles qui en expriment l’intention, l’un et l’autre provenant de la même source : l’Amour qui bat et s’offre au cœur du monde.
La fraction du pain, plus couramment appelée « eucharistie », appartient à la vie « ordinaire » de l’Eglise et en constitue le trésor le plus précieux. Certainement, nous éprouvons d’autant plus ce manque au cours de ce Tridium de ne pas pouvoir nous réunir pour célébrer le cœur de la vie de l’Église.
En ce Jeudi-Saint, en nous associant à la célébration de l’eucharistie par la « communion », il nous est bon d’en redécouvrir le sens le plus profond, le plus vrai du mystère au-delà de toute habitude qui est la nôtre. D’un autre côté, le lavement des pieds fait figure de célébration plutôt « extraordinaire ». A quelques exceptions près, il n’est guère célébré que le Jeudi Saint… peut-être est-ce même un geste étrange, embarrassant…

Alors que l’Église célèbre l’institution du sacrement de l’eucharistie ce soir, le récit du lavement des pieds nous est donne également pour notre méditation. En effet, l’évangéliste saint Jean n’évoque pas le récit de l’institution de l’eucharistie ; seuls les évangiles synoptiques nous racontent le soir où Jésus célébrant la Pâque, prend du pain, prend du vin et dit : « ceci est mon Corps, ceci est mon sang ». Alors, pour quelle raison l’évangéliste saint Jean n’évoque pas cet événement central ? Pourquoi ne pas faire du lavement des pieds, un huitième « sacrement » ? L’auteur du quatrième évangile est clair : « Si moi je vous ai lavé les pieds, lavez-vous les pieds les uns des autres », aussi clair que « Faites ceci en mémoire de moi ». D’une certaine manière, le lavement des pieds est contenu dans l’eucharistie et l’eucharistie dans le lavement des pieds. C’est une manière de comprendre le « ministère » de Celui qui se révèle Serviteur de l’humanité : « Vous m’appelez Maître et Seigneur et vous avez raison. Si donc, je vous ai lavé les pieds, lavez-vous les pieds les uns les autres ».

A travers le lavement des pieds, Jésus met en évidence à travers un geste concret le coeur de la Révélation. C’est ce que l’hymne de l’Épitre aux Philippiens (que nous entendions à la fête des Rameaux cf. 2e lecture) traduira comme étant le contenu du mystère du Christ. En endossant l’humanité et en se faisant esclave, il nous invite à entrer dans le véritable don jusqu’au sang de la Croix. Sa parole, plus qu’une simple déclaration est la chair et le sang pour la vie du monde (Jn 6, 51). Dans l’événement du lavement des pieds, Jésus accomplit avant tout un acte simple : le don de la pureté, de la « capacité pour Dieu » qui nous est offert. Ce don devient ensuite un modèle jusqu’à un devoir de refaire ce geste les uns pour les autres. Ainsi, le don et l’exemple que nous trouvons dans ce récit du lavement des pieds est le cœur de l’acte de foi : une vie qui est don car Dieu se donne à nous, il se donne Lui-même. Nous ne sommes pas pour autant appelés à être des destinataires passifs de la bonté divine.

L’amour donné est dynamique de l’amour partagé, vécu et communiqué autour de nous : « je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous aimés, aimez-vous les uns les autres » nous dira Jésus.
Le Jeudi Saint est un jour de gratitude et de joie pour le grand don de l’amour jusqu’à la fin que nous a fait le Seigneur : contempler le don de l’Amour et demander la force d’aimer avec l’amour de Dieu

P. Emmanuel

- JOURNEE du VENDREDI SAINT

MEDITATIONS POUR VIVRE LA SEMAINE SAINTE - JOURNEE DU VENDREDI SAINT

Lisons ce passage du livre du prophète Isaïe (Is 52, 13 – 53, 12)
Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s’élèvera, il sera exalté ! La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme ; il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme. Il étonnera de même une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce que, jamais, on ne leur avait dit, ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler. Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ?
Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé.
Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous. Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche.
Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est inquiété de son sort ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort pour les révoltes de son peuple. On a placé sa tombe avec les méchants, son tombeau avec les riches ; et pourtant il n’avait pas commis de violence, on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche. Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira. Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs.

Méditation pour vivre la journée
Vendredi Saint, jour de la Passion que nous pourrons entendre et méditer solennellement ce soir. La Passion nous expose ce combat que doit mener Jésus, non contre Anne ou Caïphe ou Pilate… mais ce combat que Jésus mène depuis le début, celui contre qui Il s’est dressé… celui qu’Il est venu combattre en notre monde pour nous et que nous appelons mensonge, le tentateur, le diviseur, Satan se dresse contre Dieu comme père du mensonge. Il se dresse contre Dieu qui est la Vérité.
Le combat auquel nous allons assister et auquel nous sommes rendus participants à la suite du Christ, c’est ce combat de la vérité contre le mensonge et l’erreur. C’est le cœur même de la Passion chez l’évangéliste saint Jean pointée dans ce grand procès fait à Jésus, motif de son accusation. Dès le prologue, l’auteur du quatrième évangile nous a introduit dans ce drame qui se noue : « la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus-Christ » ou encore d’entendre Jésus dire qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Les faux accusateurs, nous les entendrons à travers tous ces arguments donnés à Pilate pour qu’ils puissent condamner Jésus et décider de sa mort. Ce combat entre la vérité et le mensonge entre l’Innocent et ses accusateurs prendra son ultime manifestation dans le dialogue entre Pilate et Jésus. Il serait rapide de nous ranger peut-être trop rapidement du côté de l’Innocent… expérience que l’apôtre Pierre vivra en niant sa qualité de disciple.

Ce combat entre la vérité et le mensonge nous conduira au point culminant de la Passion, de ce procès d’intention qui se résoudra par la condamnation à mort de Jésus. C’est certainement le paradoxe admirable que saint Jean nous exposera en présentant le mystère de la croix non comme un mystère de condamnation ou d’anéantissement mais comme l’éclatement au grand jour de la vérité. Oui, « amour et vérité se rencontrent » (Ps 84, 11). La croix est présentée comme la victoire de la vérité de l’Amour sur toute forme de mensonge.

En nous associant ce soir à ce mystère de la croix qui s’avancera à nous, qui se dévoilera progressivement à nous comme signe de cette victoire du Christ, comme signe de la vérité qui brille au milieu des ténèbres, accueillons la Croix comme un chemin pour nous faire entrer dans le véritable mystère, celui de l’amour, celui de la vie, de la bénédiction. Dans le mystère de la Croix, dans le mystère de la Passion de Jésus, laissons-nous toucher par ce Dieu Saint, ce Dieu fort, ce Dieu immortel ; ce Dieu qui nous révèle la vérité de notre foi, la vérité de l’Amour qui triomphe à jamais des ténèbres de notre péché.

P. Emmanuel

- JOURNEE du SAMEDI SAINT

MEDITATIONS POUR VIVRE LA SEMAINE SAINTE - JOURNEE DU SAMEDI SAINT

Lisons ce passage de l’évangile selon Saint Jean (Jn 19, 31-42)
Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.

Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts.
À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

Méditation pour vivre la journée
Le Samedi Saint est décrit comme le jour où Dieu est caché : « Que se passe-t-il ? Aujourd’hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort… Dieu s’est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers » (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439). Dans le Credo, nous professons que Jésus-Christ « a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts ».
Notre humanité est particulièrement sensible au mystère du Samedi Saint.

Dieu caché fait parti de la spiritualité de l’homme contemporain, de façon existentielle, presque inconsciente, comme un vide dans le cœur qui s’est élargi toujours plus. Avec les événements tragiques qui ont traversés notre époque contemporaine (des Guerres Mondiales, en passant par les conflits palestino-israéliens jusqu’aux horreurs fanatiques de terroristes qui nous frappent ou encore cette pandémie que nous traversons), tragiques évènements qui peuvent aussi nous accompagner dans notre vie personnelle, nous comprenons bien que le Samedi Saint trouve une grande actualité. En effet, l’obscurité de ce jour interpelle tous ceux qui s’interrogent sur la vie et à commencer pour nous, croyants. Plus encore, il nous arrive d’avoir affaire avec cette obscurité.

Et pourtant, la mort du Fils de Dieu, de Jésus de Nazareth a un aspect opposé, totalement positif, source de réconfort et d’espérance. En effet, le mystère le plus obscur de notre foi est dans le même temps le signe le plus lumineux d’une espérance qui ne connaît pas de limite. Le Samedi Saint est un temps qui prend le visage des signes de la Passion du Christ pour l’homme où Jésus-Christ a partagé notre condition humaine jusque dans notre condition mortelle. Dire que Jésus Christ est « descendu aux enfers » souligne que Dieu, s’étant fait homme, est arrivé au point d’entrer dans la solitude extrême, absolue de l’homme.

Pour autant, l’impensable a eu lieu : l’Amour a pénétré dans les enfers. Dans l’obscurité de la solitude humaine la plus absolue, est apparue la lumière d’une espérance nouvelle, la lumière de la Résurrection. De l’obscurité, de l’échec de la vie, la victoire de l’Amour, de la vie sur la mort a triomphé. Ainsi, de la mort de Jésus, resplendit la lumière de la Résurrection : au sein de la mort bat la vie car l’amour y habite.

Du côté du corps transpercé, ont jaillit du sang et de l’eau témoignera le centurion. De ce corps, d’où triomphe la vie, prêtons l’oreille à cette source qui murmure dans le silence. C’est précisément ce silence que nous pouvons entendre, que nous pouvons écouter et vivre le Samedi Saint. Rendons gloire au Seigneur pour son Amour fidèle et miséricordieux, source d’une vie féconde qui ne peut que nous inviter à vivre la foi, l’espérance et la charité.

P. Emmanuel
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